Pourquoi l’ostéopathie ?
5 février 2018Point sur l’allaitement
Depuis de nombreuses années maintenant, l’allaitement est LA méthode préconisée pour nourrir les nouveau-nés. Les vertus du lait maternel ont été abondamment étudiées et on sait que c’est ce lait qui est le mieux adapté aux besoins des nourrissons. L’organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fond des Nations unies pour l’enfance(UNICEF) recommande l’allaitement exclusif durant les six premiers mois de la vie pour favoriser le développement, la croissance et une santé optimale chez les petits. Ces organismes ont d’ailleurs mis en place le projet « Initiative des hôpitaux amis des bébés » depuis 1991 pour favoriser des milieux hospitaliers qui supportent et encouragent l’allaitement. Ce projet est également mis en place dans certains établissements québécois. Du côté de la société canadienne de pédiatrie, on recommande également l’allaitement exclusif du nourrisson durant les six premiers mois de sa vie.
En sachant cela, pas étonnant que les mères qui désirent allaiter cherchent des solutions lorsque des difficultés d’allaitement se présentent. Les ressources existent et de nombreux organismes offrent du support lorsque les mères éprouvent des difficultés. Des spécialistes comme des consultantes en lactation peuvent aider les mères et les bébés de plusieurs façons. Il est souvent très utile de les consulter en cas de besoin.
Par contre, dans certains cas, même en appliquant les bonnes méthodes, les bons positionnements, l’allaitement reste difficile, douloureux, voire presque impossible. Dans ces cas, des tensions, des limitations qui sont présentes chez le bébé au niveau des structures impliquées dans la succion pourraient empêcher le bébé de bien ouvrir la bouche, de bien placer sa tête, ou simplement de téter correctement en utilisant bien sa langue, ses joues et ses lèvres.
L’allaitement en ostéopathie
En ostéopathie, peu importe la raison de consultation, notre but est toujours d’évaluer le corps dans sa globalité pour trouver les restrictions, les blocages de l’organisme qui peuvent entraîner le problème. À l’aide du toucher, de la finesse de notre palpation, et grâce à une connaissance approfondie de l’anatomie, nous pouvons déterminer la cause probable d’un problème, et la corriger à l’aide de manipulations douces et précises. Ces méthodes délicates et respectueuses font de l’ostéopathie une approche toute désignée pour traiter les plus jeunes. On peut ainsi traiter les nouveau-nés dès les premiers jours de leur vie.
Lors de la grossesse ou pendant l’accouchement, le corps du bébé subit des pressions importantes qui peuvent déplacer certaines structures, ou créer des tensions. Ces restrictions peuvent être remarquées à différents endroits du corps, mais c’est beaucoup plus souvent la tête et le cou qui sont affectés, bien évidemment à cause de la position du bébé durant un accouchement normal. Or, les structures anatomiques nerveuses, articulaires, musculaires qui sont impliquées dans la succion qui est essentielle pour permettre l’allaitement, se situent justement au niveau de la base du crâne et du cou.
La succion est un réflexe qui devrait normalement être présent chez tous les nouveau-nés. C’est un mécanisme complexe qui implique la mâchoire, la langue, le palais, les joues et les lèvres. Ainsi, toute conséquence de l’accouchement influençant ces structures, leur innervation et leur vascularisation peut avoir une influence sur la capacité de succion de l’enfant, donc sur la réussite de l’allaitement. De plus, on sait que la réussite de l’allaitement dépend en majeure partie de la succion du bébé. Très rares sont les cas où la mère ne peut pas allaiter. Les seins peuvent presque toujours produire du lait, il suffit qu’ils soient correctement stimulés. Il faut donc chercher la raison de la difficulté du côté de l’enfant.
Il faut également considérer la présence possible d’un torticolis ou d’une limitation de la mobilité de la tête chez l’enfant. En effet, à la naissance, lorsque le bébé est plus limité dans la rotation de sa tête d’un côté ou de l’autre, il peut être difficile pour lui de bien se positionner pour boire au sein. Dans ces cas, il sera généralement plus facile pour l’enfant de boire d’un côté, et la mère aura de la difficulté à le faire boire sur l’autre sein. On observera aussi dans ces cas que le bébé aura la tête toujours placée du même côté.
En ostéopathie, il est possible de travailler toutes ces restrictions, de relâcher les tensions présentes pour favoriser l’allaitement. En manipulant doucement le crâne du bébé, son cou, ses mâchoires, ainsi que le reste de son corps si nécessaire, on arrive à normaliser les structures ci-haut mentionnées. Ainsi, on retrouve la liberté de mouvement du cou, des mâchoires, de la langue, des joues et du palais, et généralement l’allaitement peut se poursuivre de façon optimale. Le bébé arrive à ouvrir la bouche plus grande, à prendre le sein plus facilement, la succion est meilleure et la mère ressent aussi moins de douleur.
Donc, quand l’allaitement est difficile, nous pouvons très souvent aider les mères et leur bébé grâce à l’ostéopathie.
Bibliographie
• MALO, C. (2008) L’impact du traitement ostéopathique sur le réflexe de succion et la prise de poids du nourrisson ayant des troubles d’allaitement. Thèse présentée au CEO, Montréal.
• MOHRBACHER, N. et STOCK J. (1999). Traité de l’allaitement maternel. Charlemagne, Québec. Édité par la Ligue La Leche.
• OMS, http://www.who.int/features/factfiles/breastfeeding/fr/, consulté le 5 décembre 2017
• Santé et services sociaux du Québec, http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/perinatalite/amis-des-bebes/ , consulté le 5 décembre 2017
• Société Canadienne de pédiatrie, https://www.cps.ca/fr/documents/position/nutrition-nourrisson-ne-a-terme-en-sante-apercu, consulté le 5 décembre 2017
• WOLF S. L. et GLASS P. R. (1992) Feeding and swallowing disorders in infancy, assessment and management. San Antonio, Texas, Éditions therapy skill builders.